Je vous écris aujourd’hui pour évoquer une interrogation qui revient souvent en début de pratique de la sophrologie. Pendant la séance, le sophrologue peut vous demander de “visualiser”, de “laisser venir une image”. Il arrive alors parfois que certains se retrouvent dans une impasse et se mettent à cogiter en pleine séance: “ je ne vois rien”, “qu’est ce que je dois voir?!”, “je n’y arrive pas”, “la sophro ce n’est pas pour moi”.. et j’en passe! C’est pourquoi une explication claire est nécessaire. Avant tout, je dirais que “visualisation” n’est pas le mot approprié. C’est le mot utilisé mais si je devais le substituer j’utiliserai le mot “perception”. En effet, le mot “visualisation”, si la technique n’est pas expliquée, peut réduire l’expérience au sens de la vue et il serait bien dommage de s’arrêter à cette dimension.
Prenons un exemple pour être plus concret: Fermez les yeux et pensez à un plat que vous aimez manger pendant quelques secondes. Que se passe-t-il?! Peut-être avez-vous vu ce plat, ou perçu son odeur ou même son goût ou sa texture… Peut-être toutes ces perceptions à la fois ou peut-être une plus que les autres. Votre perception dominante n’est pas forcément celle de la vue mais n’empêche que vous aviez l’impression que ce plat était là. Et il est probable que, pendant ces quelques secondes, ces perceptions aient engendrées des manifestations corporelles: une hypersalivation, accélération du rythme cardiaque, émotion ou encore chaleur…etc.
Le but de la visualisation est là: observer les manifestations corporelles, émotionnelles liées à cette visualisation pour s’en imprégner si elles sont positives ou pour apprendre à les substituer si elles nous dérangent. Par exemple: je suis en situation de stress, mon coeur bat très fort et très vite, j’ai chaud, je tremble… Je fais quelques respirations calmantes et je me visualise dans un endroit qui m’apaise, un endroit où je me sens en sécurité… Mon corps va réagir et mon rythme cardiaque va ralentir, les tremblements diminuer… Si vous être septique, je vous donne l’exemple inverse qui fait parti du quotidien pour beaucoup: je suis au lit, calme, et tout à coup je me met à penser à un examen que je dois passer dans quelques mois. Immédiatement, mon rythme cardiaque s’accélère, des tensions apparaissent, ma respiration se fait plus courte… Ca vous parle?!
Pour en revenir à la question initiale, dans la visualisation, “voir” n’est pas la priorité, l’idée est plutôt de ressentir, de percevoir. Comme avec toutes les techniques de la sophrologie, c’est la répétition qui enrichie la pratique et donc les visualisations. Et toutes les expériences sont différentes et enrichissantes.
Alors à vos expériences!